Qui aurait cru que le Sultan, grand gagnant de la vrai fausse guerre libyenne de 2020, guerre qui lui a permis d'établir via la Tunisie et pour les beaux yeux de l'axe US/OTAN un corridor maritime d'Idlib vers la Libye, puis transformer ce même corridor en un corridor aérien, une fois l'aéroport d'Al Watiya tombé, se voit si soudainement être mis en rade en Tunisie? Décidément, ce nettoyage anti OTAN que le président tunisien a entamé en totale synergie avec l'Algérie à qui l'axe Israël/Maroc/USA a déclaré très clairement la guerre d'abord au Sahara occidentale puis en Kabylie, n'en est pas à son dernier stade et il continue. La Tunisie souhaite revoir son accord de libre-échange avec la Turquie. D’aucuns ne voient pas cette décision comme étant sans rapport avec les politiques interventionnistes d'Erdogan dans ce pays maghrébin.
Les économistes tunisiens essaient de donner des éclaircissements sur les raisons du retrait par le pays de l'accord commercial avec la Turquie. Ils considèrent les efforts pour réduire le déficit commercial comme l'une des raisons de la suspension de l’accord mutuel. Les experts économiques ont déclaré que le remplissage des marchés locaux tunisiens avec des produits turcs et l'existence d'une concurrence inégale étaient la source d’un important déficit commercial en faveur de la Turquie. Mais à vrai dire c'est une porte d'infiltration de l'axe US/OTAN qui vient d'être fermée par cette décision. Depuis le fameux Printemps arabe qui n'a été qu'un coup destiné à faire basculer la Tunisie du côté de l'OTAN les accords avec les membres du camp otaniste n'ont été qu'un motif d'endettement extérieur pour le pays au point d'en faire de cet état clès du Maghreb le pays le plus endetté du monde. Pourquoi continuer à aller dans ce sens?
Le ministre du Commerce Mohammad Boussaid a pour sa part annoncé que son département a demandé officiellement de réviser l’accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie. « Des négociations sont en cours avec la Turquie pour modifier voire annuler l'accord commercial dans le but de réduire le déficit commercial », a déclaré le directeur de la coopération européenne au ministère tunisien du Commerce, Nabil al-Arfawi. Al-Arfawi a déclaré à Sputnik que la Tunisie a appelé à une révision immédiate de l'accord commercial avec la Turquie, en termes de déficit commercial croissant. La Tunisie et la Turquie ont signé un accord de libre-échange en 2005 dans le but de renforcer les relations bilatérales.
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Bref la Turquie du Sultan joue sur le plan économique le même rôle que sur le plan militaire : en 2020, elle a aidé à ce que l'OTAN se place à 30 kilomètres des frontières tunisiennes et tout ceci sur fond des accords qui rend le pays économiquement servile. Et si on ajoute le fond de décor à savoir l'utilisation du sol tunisien pour trafic des terroristes, alors le boucle est bouclé et la décision du président largement justifiée. Le député tunisien Hatam al-Maliki a également déclaré que l'accord commercial Tunis-Ankara avait provoqué de nombreux problèmes pour l'économie tunisienne, notamment en termes de déficit commercial persistant en faveur de la Turquie au fil des ans. En effet, l'importation de marchandises en provenance de Turquie prenait pour cible directement les institutions rivales à l’intérieur du pays. Certains politologues estiment que les récentes évolutions en Tunisie, en particulier les efforts du président tunisien Kaïs Saied pour diminuer l’influence du parti d’Ennahda sur la politique du pays ne plaisent pas à Ankara, dans la mesure où Erdogan a appelé son homologue tunisien à faire intervenir tous les partis, y compris Ennahdha dans un dialogue national inclusif visant à ramener la Tunisie sur la voie de la démocratie.
Selon les Turcs, les démarches de Saied pourraient bien affecter négativement la propre position d’Ankara dans la lutte pour les sphères d’intérêt dans la région au sens large. Les propos interventionnistes du président turc pourraient se rapporter à la récente décision tunisienne de revoir l’accord d libre-échange avec Ankara. MAis il n'y a pas que cela.. Certains y voient une fenêtre de plus qui se ferme sur Israël et qui rend la tache de la domination du Maghreb trop difficile. Or à ce coup économique anti OTAN du président, il faut un volet militaire.. et si Saied révoquait les accords militaires passés avec l'OTAN voire les USA?